Voici un petit documentaire que j’ai trouvé intitulé : « Martha Argerich et Charles Dutoit: La Musique Partagée » 1972 & 2004
Ce sera un point de départ sur une réflexion sur la technique pianistique, et surtout sur la pédagogie. En effet c’est ce dernier point qui nous intéresse tout particulièrement.
L’ébauche sera sur les exercices (répétitifs…) que nous exécutons allègrement. Sont-ils vraiment intéressant ? Faire des gammes et des arpèges pendant des heures, est-il utile ?
Ce reportage, et surtout la partie interview, propose un début de réponse fort intéressant !
Je ne m’épanche pas plus longtemps, je vous propose un bon visionnage !
Je vous propose l’article de l’Universalis
Rien ne semble pouvoir contraindre la pianiste argentine Martha Argerich à plier sa vie personnelle et professionnelle aux normes communément admises. Dotée de moyens hors du commun et d’une aisance instrumentale qui défie l’entendement, elle fascine et déconcerte tout à la fois. Imprévisible, elle annule ses concerts au dernier moment, ou en modifie sans préavis le programme. Cauchemar et providence des organisateurs – qui se battent pour l’attirer –, son nom seul suffit à remplir les salles d’une foule enthousiaste, conquise à l’avance. Sous le charisme triomphant et la fougue d’un tempérament de feu se cache pourtant une personnalité inquiète, pudique, qui se remet sans cesse en question et n’aime guère parler d’elle. Martha Argerich revendique bien haut une totale indépendance afin de suivre en toute liberté l’inspiration du moment et privilégie une approche très instinctive de la musique.
Martha Argerich naît à Buenos Aires le 5 juin 1941. Véritable enfant prodige du piano, elle se produit dès l’âge de quatre ans. Son premier professeur, Vicente Scaramuzza – qui aura également pour élève Bruno Leonardo Gelber –, développe sa musicalité naturelle et l’aide à élaborer une technique de haut vol. En 1949 – elle n’a que huit ans –, elle est capable d’enchaîner en public le Premier Concerto pour piano de Beethoven, le Vingtième Concerto pour piano K 466 de Mozart et la Suite française BWV 816 de Bach. Nantie d’une bourse de l’État argentin, elle gagne l’Europe avec sa famille en 1955. Elle travaille alors à Genève avec Madeleine Lipatti et Nikita Magaloff, ainsi qu’à Vienne, avec le très contestataire et contesté Friedrich Gulda. En 1957, à quelques semaines d’intervalle, elle remporte le premier prix du Concours international de piano Ferruccio Busoni de Bolzano et le premier prix « femmes » – le premier prix « hommes » étant décerné à Dominique Merlet devant Maurizio Pollini, ce qui situe le niveau de la compétition cette année-là – du Concours international d’exécution musicale de Genève, qui comportait à l’époque ces deux catégories. Un premier disque fulgurant (1961) révèle, de Chopin et Liszt à Ravel et Prokofiev, un véritable « fauve » du clavier. Mais, après avoir mis au monde un premier enfant, elle se retire de la scène pendant quatre ans. Stefan Askenase et Arturo Benedetti Michelangeli – ce dernier de manière assez lointaine – achèvent sa formation.
L’existence de Martha Argerich connaîtra les vicissitudes qui sont le lot des caractères passionnés : elle aura quatre époux, parmi lesquels le chef d’orchestre Charles Dutoit et le pianiste Stephen Kovacevich. Elle effectue un éclatant retour en 1965, quand elle triomphe au Concours international de piano Frédéric Chopin de Varsovie, où elle décroche à la fois le premier prix, le prix du public ainsi que celui de la meilleure interprétation d’une Mazurka. Un concert au Lincoln Center de New York et un éblouissant enregistrement du Troisième Concerto pour piano de Prokofiev avec l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Claudio Abbado (1967) marquent le véritable début de sa carrière internationale. Malgré un succès qui ne se dément pas, Martha Argerich réalise assez peu d’enregistrements en studio – par refus de se laisser enfermer dans des contrats d’exclusivité et par volonté de rester entièrement maîtresse de ses choix –, l’essentiel de son legs discographique étant pris sur le vif. Elle ne retient qu’un nombre réduit de concertos qui appartiennent tous au grand répertoire : Beethoven (les trois premiers uniquement), Chopin, Liszt, Schumann, Tchaïkovski, Rachmaninov, Prokofiev et le Concerto en sol de Ravel, dont elle est l’une des meilleures interprètes. Pourtant, les plus grandes baguettes se l’arrachent : David Zinman, Giuseppe Sinopoli, Seiji Ozawa, Nikolaus Harnoncourt, Riccardo Chailly, Zubin Mehta, Václav Neumann, Christoph von Dohnányi, Myung-Whun Chung, Peter Maag, Michael Tilson Thomas, Yuri Terminakov, Malcolm Sargent, Sergiu Celibidache, Kirill Kondrachine, Rafael Kubelík… De longue date elle pratique assidûment la musique de chambre ; Gidon Kremer, qu’elle retrouve souvent au festival de musique de chambre de Lockenhaus, en Autriche, est l’un de ses partenaires les plus réguliers. Elle grave avec lui une électrisante version du Concerto en ré mineur pour violon, piano et cordes de Mendelssohn (1988) et, malgré ses réticences face aux intégrales, les dix sonates pour violon et piano de Beethoven (1984, 1987, 1993 et 1994). À ses côtés, on retrouve, dans des explorations musicales qui aiment à sortir des sentiers battus, les violonistes Vadim Repin, Ivry Gitlis, Itzhak Perlman, Ida Haendel, Ruggiero Ricci, Maxim Vengerov et Salvatore Accardo, les altistes Iouri Bashmet et Nobuko Imai ainsi que les violoncellistes Mischa Maisky, Natalia Gutman et Mstislav Rostropovitch, ce dernier avec une Sonate pour piano et violoncelle opus 65 de Chopin restée dans les annales (1980).
De Mozart à Ravel et Witold Lutosławski, elle s’investit – la chose est rare chez les virtuoses – dans les partitions pour deux pianos et pour piano à quatre mains : en compagnie du compositeur Alexandre Rabinovitch, de Nelson Freire, Lilya Zilberstein, Michel Béroff, Nicolas Economou, Stephen Kovacevic, Evgeni Kissin, Mikhail Pletnev mais aussi de jeunes artistes comme Mirabela Dina, Gabriela Montero, Polina Leschenko, Yefim Bronfman ou Giorgia Tomassi, elle donne une vie nouvelle à une musique trop délaissée. Le registre de ses prestations en solo s’étend de Bach et Scarlatti à Bartók et Prokofiev. Il ne semble guère – les œuvres d’Alexandre Rabinovitch exceptées – se prolonger vers des créations plus récentes. Les pages pour piano seul de Beethoven, Schubert, Brahms, Rachmaninov, Debussy et Scriabine, qui constituent la base même des répertoires pianistiques, sont évitées avec une constance qui étonne tout d’abord. Plus à son affaire dans la pyrotechnie sonore – sa maîtrise des octaves et des traits acrobatiques est sidérante – que dans l’introspection et les vastes architectures, Martha Argerich sait choisir avec intelligence le terrain qui convient à son jeu et à son univers poétique. Si elle s’abandonne parfois au démon de la vitesse pure, à celui des contrastes dynamiques forcés ou à celui des impulsions hasardeuses, elle atteint les sommets dans certaines pages démonstratives de Chopin – souvent détachées des cycles habituels –, de Liszt et de Schumann. Ravélienne accomplie, elle laisse, en studio en 1974 et en public au Concertgebouw d’Amsterdam en 1978, de l’Ondine de Gaspard de la nuit, une interprétation d’une souplesse et une fluidité rares.
Atteinte par un cancer, Martha Argerich interrompt une nouvelle fois ses activités de 1973 à 1976. Quand elle revient sur scène, elle a perdu le goût des performances solitaires et, après 1980, ne se produit plus qu’exceptionnellement en récital (au Carnegie Hall de New York, au Japon, au festival de Verbier). Restent ses participations aux séances de concerto et, surtout, son goût jamais démenti pour la musique de chambre. Elle semble désormais vouloir s’effacer progressivement pour mettre en valeur une nouvelle génération de musiciens. C’est dans cette intention qu’elle fait partie du jury des concours les plus prestigieux et est depuis 1998 directrice artistique du festival de Beppu, au Japon. Afin de promouvoir les jeunes interprètes qu’elle prend sous son aile, elle crée en 1999 à Buenos Aires un concours international de piano qui porte son nom et, en 2002, le Progetto Martha Argerich à Lugano (Suisse). Une sérénité enfin conquise sur une dévorante célébrité ?
Martha Argerich – La musique partagée
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